Guide du thé

Culture du thé : la récolte, un rituel plusieurs fois par an

Culture du thé : la récolte, un rituel plusieurs fois par an

Nous avons déjà évoqué le théier, ou Camellia Sinensis, qui ne pousse que dans certaines parties du monde, selon un climat, un sol et des conditions très spécifiques. Toutefois, la culture du thé et sa récolte obéissent à un calendrier très précis, qui varie de région en région.

 

Un camellia exceptionnel !

Rappelons tout d’abord qu’il existe deux variétés de camélias pour la culture du thé : le plus commun, le camellia sinensis (camélia de Chine, qui se plaît dans les régions montagneuses entre 1200 et 2400 mètres d’altitude) et le camellia assamica (de la plaine d’Assam, en Inde). Mais alors même que la variété assamica est connue depuis le XIXe siècle, seule la variété sinensis est aujourd’hui cultivée en Chine et au Japon, alors que l’assamica est assez répandu dans la région d’Assam, en plaine. Mais ce n’est pas la variété du théier ni même l’altitude à laquelle il pousse qui influent sur la période de la cueillette du thé.

 

La récolte du thé, une histoire de latitude…

Les périodes de récolte du thé sont en grande partie déterminées par le nombre d’heures de jour et de nuit sur une journée, et donc par la latitude des jardins de thé, qui fait entrer, ou non, le théier en période de dormance. Cette dernière est déclenchée dès lors que le théier est exposé à moins de 11 heures de jour par journée sur une période d’au moins six semaines. La dormance s’apparente à une mise en sommeil du théier, qui n’est pas sans rappeler l’automne de nos arbres caducs, même si le théier ne perd pas ses feuilles. Elle s’étale généralement de début novembre jusqu’à fin mars.

Dans les pays comme la Chine, le Japon et le nord de l’Inde (Darjeeling et Assam notamment), la récolte doit donc être interrompue pendant cette période.

A l’inverse, dans les régions comme le sud de l’Inde ou le Sri Lanka, situés entre 20° de latitude nord et sud et donc plus proches de l’équateur, les théiers n’entrent jamais en dormance, et la récolte peut avoir lieu toute l’année. C’est notamment le cas au Sri Lanka, même si les plantations de thé doivent tenir compte des périodes de mousson qui influent fortement sur la culture du thé.

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L’exceptionnelle richesse des cueillettes de printemps

La période de dormance explique en grande partie la richesse aromatique et la teneur en antioxydants des crus de printemps. En effet, lorsque le théier se réveille vers le mois de mars, ses jeunes poussent peuvent alors sécréter des notes uniques (notamment grâce à la montée de la sève) qui sont si particulières, et que l’on ne retrouve pas dans les récoltes suivantes. C’est ce qui explique que certains grands crus de thés de printemps sont attendus si impatiemment au Japon et à Darjeeling… et s’arrachent à prix d’or !

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Et les autres récoltes de thé ?

A l’inverse des vendanges, on récolte le thé plusieurs fois par an, à savoir autant que possible tant que le théier n’est pas en dormance, et au rythme de la repousse du bourgeon si l’on pratique une cueillette impériale ou fine.

Et même si les crus de printemps sont les plus attendus, les autres récoltes n’en sont pas moins intéressantes, et sont le plus brillant exemple de la richesse aromatique que peuvent offrir les théiers.

Ainsi, à Darjeeling, quatre grandes périodes de récolte sont respectées :

  • La récolte de thé du printemps, vers début mars, aux notes végétales très fraîches mais légèrement astringentes
  • La récolte d’été, dès mi-mai, aux notes rappelant le muscat
  • La récolte « de mousson » en juillet-août, dont les arômes sont souvent amers et donc peu recherchés
  • La récolte d’automne, qui offre des notes plus charpentées

Au Japon, quatre grandes récoltes sont également pratiquées : celle du printemps vers la fin avril, l’ichiban-cha, est la plus réputée. Lui succèdent celle d’été, fin juin (niban-cha), puis de la fin d’été (saban-cha) et finalement celle d’automne (yoban-cha).

Enfin, quelle que soit la région, en fin de saison de récolte, une taille plus ou moins importante du théier est pratiquée pour encourager sa croissance et le préparer à la saison suivante. Et selon un rythme immuable, le cycle de la culture du thé recommencera à nouveau quelques mois plus tard…

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